Cela fait quelques mois que je réfléchis à cet article, suite à une rencontre avec deux post-doc autour d’une planche en terrasse. Nous discutions de l’intérêt d’être affilié à un labo de recherche publique quand on était chercheur indépendant.

Wait.

Peut-on être indépendant ET affilié à un labo ? N’est-ce pas un peu paradoxal ?

C’est ce que je vais essayer de discuter ici.

Pour ma part, même si je ne suis pas titulaire, je suis tout de même chercheuse associée au laboratoire AHTTEP de l’UMR AUSser. J’en ai fait la demande par écrit à la directrice du laboratoire de l’époque, et ma demande a été acceptée en conseil de laboratoire.

Tada ! Je suis donc affiliée à un laboratoire public sous le statut un peu pompeux de chercheuse associée.

Mais quel intérêt à être affiliée me direz-vous ?

Cela me permet tout d’abord d’acquérir une certaine légitimité auprès de mes clients. Ceux-ci sont alors en mesure d’aller sur le site web de l’UMR ou du laboratoire, de vérifier mon pédigrée de chercheuse, de voir également que je fais partie d’un plus large réseau scientifique. Le fait d’être rattacher à un laboratoire estampillé CNRS, une institution qui jouit tout de même d’un certain prestige même auprès des entreprises, est un gage de sérieux.

En d’autres mots : le CNRS ça envoie du pâté, et ça mets des paillettes dans la vie des entreprises Kevin.  En revanche ça ne mets pas des paillettes dans la vie de certains chercheurs. Remplacez Kevin par la recherche publique dans la vidéo originale et vous verrez-ce que je veux dire.

Cette affiliation est aussi un avantage pour le laboratoire auquel je suis associée. Toutes les publications scientifiques, qu’elles soient des articles, des ouvrages, ou même des interviews que je donne dans la presse peuvent être valorisées par le laboratoire lors de leur évaluation par l’HCERES. Donc les laboratoires ont intérêt à vous donner le statut d’associé, surtout si vous produisez de la recherche régulièrement. Et surtout parce que vous faite de la recherche qui ne leur coute rien, et qui leur sert à obtenir une bonne évaluation auprès de l’HCERES.

Un autre intérêt pour le laboratoire : c’est donc l’entreprise cliente qui finance les recherches que vous faites. L’État ne vous paye pas « grassement » un salaire tous les mois, et il ne prend pas en charge tout ce qui a très à la logistique de vos recherches.

En cela, vous restez indépendant vis-à-vis de la recherche publique puisque vous ne dépendez pas d’elle pour gagner votre croute.

Il se trouve même que dans certains cas, vous pouvez vous retrouver à financer l’administration publique lorsque l’un de vos clients souhaite vous rémunérer au travers du laboratoire, qui capte une partie des capitaux obtenus de haute lutte par vous-même. Cela est le cas pour deux appels d’offres auxquels j’ai candidaté.  Dans ce cas, par ici les 15% de frais de gestion obtenus par le labo, alors que je ne pense pas qu’ils embauchent des gens en plus pour gérer un projet. A moins que tous les chercheurs du labo obtiennent des contrats en même temps, et que cela justifie l’embauche d’un nouvel agent administratif.

Hum, cela me semble hautement improbable.

Bref, il ne s’agit pas ici de créer des relations de dépendances entre votre laboratoire, vos clients et votre entreprise. Il s’agit surtout de voir comment établir des partenariats intelligents susceptibles de satisfaire toutes les parties.

Et de mettre un peu de paillettes dans votre vie. Ça fait toujours plaisir.


Vous êtes chercheur, vous souhaitez développer votre activité d’indépendant et vous avez plein de questions ? N’hésitez pas à participer aux apéro-coaching.

One thought on “ Indépendant, mais affilié à la recherche publique : ou comment mettre des paillettes dans la vie des entreprises ”

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